Ibrahim Boubacar Keita lors de son investiture : « L’unité de la nation n’est plus une option »

5 Sep 2018 - 01:14
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Ibrahim Boubacar Keita lors de son investiture : « L’unité de la nation n’est plus une option »
Le président Ibrahim Boubacar Kéita a acquis sa nouvelle casquette de président de la République pour cinq nouvelles années. La cérémonie d’investiture a eu lieu hier, mardi 4 septembre 2018, au Palais de la culture. Ce nouveau mandat du chef d’État réélu à sa propre succession est dédié à la jeunesse et à la cohésion sociale.   C’est parti ! Le président IBK bénéficie, pour cinq nouvelles années, des clés du plais de Koulouba. Le palais de la culture Amadou Hampathé Ba a accueilli la cérémonie de prestation de serment hier, mardi 4 septembre 2018. À cette occasion, le nouveau chef de l’État, en six (6) points, a ébauché son programme pour ce nouveau mandat. Ce programme s’étend du renforcement de la cohésion sociale à la lutte contre la pauvreté, en passant par la lutte contre le terrorisme, ainsi que la restauration des valeurs républicaines, voire de la société malienne. À ses dires : « Le respect d’autrui, le respect du bien public, le respect des lois et règles de la République, de l’autorité de l’État » doivent être les valeurs cardinales à défendre. La refondation de l’État ainsi que la libération des initiatives privées à travers l’encouragement des jeunes et la création des entreprises sont aussi en bonne place dans ce programme ébauché. Sur le volet sécuritaire, le nouveau chef d’État n’entend point baisser les bras en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, ainsi que toute forme d’intolérance susceptible de déstabiliser les institutions de la République malienne. À ce titre, les militaires seront outillés davantage, des mécanismes seront adoptés afin d’assurer la cohésion sociale et permettre l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, promet-il. En la matière, le nouveau mandataire n’a pas manqué de rappeler les acquis au cours de son précédent mandat : « L’intégrité de la terre de nos ancêtres était compromise et souillée par des mercenaires du chaos. La présence de l’État était quasi inexistante dans les régions du Nord, notre économie soumise à des convulsions violentes, la cohésion sociale profondément atteinte, et notre jeunesse était en proie au désarroi. Le péril était à la porte. Le danger menaçait. Le désastre et la catastrophe nous frappaient. Par la grâce de Dieu et par notre détermination commune, dans l’honneur, dans la dignité, en dépit de toutes les épreuves qui se sont dressées devant nous, au prix d’inestimables sacrifices, nous avons empêché notre très chère patrie de sombrer. » Cette cérémonie d’investiture a été l’occasion pour Ibrahim Boubacar Kéita de tendre la main à tous les fils et filles de la nation, à toute la classe politique, à tous ceux qui sont marqués par un esprit républicain pour relever les défis de cette nation. Il entend fédérer tous les efforts afin d’unir tous les Maliens autour d’un idéal politique : l’unité du Mali. « […]  L’unité de la nation n’est plus une option. Elle est une priorité, une urgence même. Elle est le ciment par lequel nous réussirons à élever les murs de la maison Mali, notre maison commune», a-t-il laissé entendre. Ce nouveau mandat sera celui de l’engagement pour la jeunesse, martèle-t-il, en se disant sensible à toutes les souffrances de cette couche de la société. « Je veux faire de la jeunesse la grande cause de ce nouveau mandat et je veux être jugé sur cela. Elle constitue la majorité silencieuse, qui souffre et peine à trouver repères, opportunités et perspectives. J’engagerai un pacte national pour la jeunesse à travers des investissements considérables dans la refondation de notre système éducatif et de formation, ainsi que la promotion de l’emploi» dixit Ibrahim Boubacar Kéita. Fousseni TOGOLA   APRES L’INVESTITURE HIER DU PRESIDENT IBK Des citoyens apprécient  Ibrahim Boubacar Keita, a été investi hier, mardi 4 septembre 2018, pour son second mandat. Pour savoir les appréciations des Maliens, nous nous sommes approchés de certains qui se sont prononcés.  Porna Luc, secrétaire du Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP) : Ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est qu’une mascarade » Ma position est claire et précise. Je ne reconnais pas IBK comme le président de la République du Mali. Il a été élu sur la base de bourrages d’urnes, de l’achat de conscience et d’autres formes de fraudes. Il n’est pas celui choisi par les Maliens. Nous avons contesté les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle et nous ne le considérons pas comme le président élu. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est qu’une mascarade. Son investiture est nulle et non avenue pour moi. Le président légitimement élu est Soumaila Cissé. On lui a volé sa victoire.  Tiemoko Koné, juriste de formation : « Ce que je peux dire, c’est qu’il n’est pas un président crédible » Pour moi, la réélection d’IBK est un non-événement dans la mesure où lui qui doit être garant des textes des institutions, œuvre à ce que ces institutions ne fonctionnent pas normalement. Lui-même, il viole les textes. Il a été élu dans des conditions assez graves. Tous les Maliens peuvent en témoigner. Sa réélection a été contestée par la majorité de la population, ceux qui ont voté comme ceux qui n’ont pas pu voter. Je pense qu’élire un président dans ces conditions, ce n’est pas bon pour les Maliens. Ce que je peux dire, c’est qu’il n’est pas un président crédible. Il ne pourra pas travailler puisqu’il va commencer à se faire aimer. Nous sommes dans l’impasse.  Hadizetou Sidibé, blogueuse et entrepreneur, initiatrice d’Emball Paper : « Je ne suis pas d'accord avec les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle, mais nous voulions la stabilité au Mali » Personnellement, je ne suis pas d'accord avec les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle, mais nous voulions la stabilité au Mali. Nous attendons beaucoup du président de la République, nous espérons que la jeunesse et les femmes seront une priorité, que l'État puisse investir encore plus dans les projets et également dans la gestion des déchets au Mali. Nous sommes inondés par les déchets, nous comptons sur le président de la République pour l'application de la loi contre l'utilisation et la commercialisation des sachets plastiques au Mali.  Nous espérons que ces 5 ans seront les meilleures pour le Mali. Par rapport à la cérémonie, je pense que le président de la République a fait passer un message, étant en compagnie de sa femme, consistant à montrer la grandeur et la place de la femme dans l'émergence d'un pays, voire de son développement durable. Ladji Siaka Doumbia, écrivain : « Je suis certain qu'il lavera l'humiliation subit par les handicapés diplômés qui luttent depuis plus de vingt ans pour servir ce pays » Je félicite Ibrahim Boubacar Keita pour son second mandat.  En ma qualité de citoyen, d’écrivain, de chercheur, de leader des personnes handicapées, j'espère, comme de millions de personnes handicapées au Mali, la mise en œuvre du décret de protection sociale des personnes handicapées qu'il vient de signer il y a de cela quatre mois. Puisque c'est lui qui a permis l'intégration des diplômés handicapés à la Fonction publique avec dispense de concours quand il fut Premier ministre.  En sa qualité de président de la République, ce décret de protection, je suis certain qu'il lavera l'humiliation subie par les handicapés diplômés qui luttent depuis plus de vingt ans pour servir ce pays. Pourquoi pas un handicapé diplômé dans un poste stratégique au ministère du développement social ?  Ce ministère qui fut créé pour soulager les personnes handicapées est contrôlé par ceux qui n'attendent que le mois de solidarité pour nous filer des graines de céréales pourries, du lait et de l'huile frelatée. On a beau être administrateur social, on ne sentira jamais la souffrance enfouie dans le cœur d'une personne handicapée.   Éliane Ki, Professeur de philosophie : « venir prêter serment officiellement et ne pas s'acquitter de son devoir, c'est se moquer du peuple » Ah, c'est pour berner à nouveau le peuple malien ! En réalité, je n'ai pas prêté attention à tout ce qu’a dit le nouveau président. Mais, une chose est sûre, l'investiture n'est pas mauvais en soi quel que soit le contexte dans lequel il se passe.  Seulement, venir prêter serment officiellement et ne pas s'acquitter de son devoir, c'est se moquer du peuple. LA REDACTION

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