Madani Tall, président de l’ADM : "Quiconque s’oppose à l’Etat de droit rendra compte à nos enfants"

28 Mai 2012 - 08:22
28 Mai 2012 - 08:22
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"Quiconque s’oppose à l’Etat de droit sera tenu pour responsable du danger qu’il fait courir à nos enfants". C’est là la conviction du président de l’ADM, Madani Amadou Tall exprimée dans une contribution qu’il nous a fait parvenir.   [caption id="attachment_48739" align="alignleft" width="310" caption="Madani Tall"][/caption] Seul le peuple souverain et particulièrement la jeunesse malienne en s’élevant au-dessus des clivages pourra reconstruire la fabrique sociale du Mali et devenir la tour de contrôle, garantissant notre démocratie et notre souveraineté nationale. Il est inadmissible, par haine d’un président si décrié soit-il mais sur le départ, que l’on cautionne la destruction de notre démocratie et de nos institutions, la division de notre pays, la désintégration de notre économie et de notre armée, projetant ainsi une image médiocre au reste du monde, qui nous respectait. Quiconque s’oppose à l’Etat de droit sera tenu pour responsable du danger qu’il fait courir à nos enfants. Alors que les soldats veulent revenir dans la République, voici que certains sachant qu’ils ne peuvent émerger hors du chaos, sont en train de concocter de nouvelles causes de troubles. Or, il n’est pas à exclure qu’ils soient même à l’origine du chaos actuel. Mais ce que le capitaine Sanogo, leader de la junte, doit savoir est que si Dioncounda Traoré, président de la transition ne signe pas la loi d'amnistie, elle ne sera pas promulguée. Alors, aujourd’hui plus que tout le monde la junte a intérêt à ce que le président Traoré soit en bonne santé. Pourtant, cette loi ne protègera personne du TPI s’il y a d’autres exactions ! Or, la junte n’existe plus, car sa dissolution est consubstantielle à la loi d’amnistie. Le temps est venu de le déclarer officiellement et laisser la Cédéao sécuriser la transition. Peu importe si les mutins s’arrogent des privilèges non mérités, puisque c’est le prix à payer, mais attention, la patience du peuple a des limites et à trop tirer sur la corde on fini par la casser ! Quant au Premier ministre désigné par la junte sans feuille de route réelle, il doit se souvenir que quels que soient ses pleins pouvoirs, il n’est pas élu mais nommé. En cela, il ne peut se soustraire au contrôle de l’Assemblée nationale, devant laquelle il est comptable, puisque nous sommes dans l’ordre constitutionnel. A moins que l’on confonde pleins pouvoirs avec le pouvoir dictatorial, il doit présenter son Programme de travail gouvernemental devant le Parlement qui reste le représentant légitime du peuple. Il ne dispose pas d’un blanc-seing pour diriger le Mali, et nul n’en disposera. Il est temps que les choses rentrent dans l’ordre. De même, le gouvernement, doit impérativement laisser les démarches politiques pour se concentrer sur la résolution du conflit au nord et au désastre humanitaire qui en découle. Si le dialogue, n’y suffit pas, nos soldats avec l’appui de la Cédéao doivent aller au front, là où se trouve leur place. Le gouvernement a également intérêt à se concentrer sur la préparation d’un fichier biométrique fiable pour des élections crédibles dans les délais prescrits, qui ne sauraient avoir lieu sans la participation de tous les fils du Mali, de Kéniégoué à Tessalit. Car cette transition n’est pas là pour s’implanter. L’histoire du Mali tiendra rigueur à cette équipe dont certains sont membres de la junte qui a mis notre pays à genou si elle a l’intention de faire de l’Etat un clan ou un instrument contre une classe politique qui quels que soient les reproches, souvent fondés, à son égard, s’est battue pour instaurer une démocratie de référence. Et personne ne doit oublier que le rôle de la Cédéao n’est pas de trouver des solutions à notre place, mais de nous accompagner. Maintenant, il est temps que les solutions maliennes entrent en jeu, car sinon après les voyages Bamako-Kati, nous allons assister aux Ouaga-Abidjan, or le Mali reste une nation souveraine. Pour conclure, nous avons condamné avec la plus grande vigueur la tentative de lynchage lâche de la première institution du Mali en la personne du président Dioncounda Traoré. Le temps nous dira si elle a bénéficié de complicités inavouables. De même, notre parti et moi-même condamnons les actes d’intimidations commis à l’endroit de la presse malienne qui demeure l’un des garants de notre liberté à tous et dénonçons l’arrestation de mes aînés Birama Fall et Saouti Haïdara. Ceux qui veulent martyriser, humilier et museler le peuple peuvent le faire un certain temps, mais le destin des hommes appartient à Dieu Seul. Madani Tall  

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