[caption id="attachment_56111" align="alignleft" width="310" caption="Des militaires maliens dans les rues de Bamako le 21 mars 2012 © AFP Habibou Kouyate"]

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Une grande confusion règne au Mali à Bamako où un coup d'Etat est en cours depuis plusieurs heures. Dans la soirée, des militaires ont pénétré dans l'enceinte du palais présidentiel, partiellement en flammes. Ce jeudi matin 22 mars 2012, les mutins sont apparus à la télévision nationale pour déclarer qu'un « comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat » (CNRDR) avait pris ses responsabilités. Un couvre-feu a été décrété.
On ne connait pas encore exactement la composition de ce «
comité national de redressement de la démocratie pour la restauration de l'Etat ».
Mais on a pu voir à 3h50 TU sur les images de télévision le capitaine Sanogo, présenté dans la soirée comme un des leaders du groupe de mutins, encadré par le porte-parole, un certain lieutenant Amadou Konaré et un adjudant chef, Seiba Diarra. Ces hommes sont issus de la garnison de Kati, qui a lancé le coup d'envoi de ce putsch mercredi matin.
Ce comité annonce que toutes les institutions sont dissoutes, mais qu'il n'y a aucune confiscation du pouvoir. Les mutins annoncent leur ouverture à toutes les composantes des forces vives de la nation pour composer un gouvernement d'union nationale jusqu'à la restauration de la paix. Cette prise de pouvoir est justifiée par l'incapacité du régime «
à combattre le terrorisme dans le nord du Mali ».
Le témoignage d'un habitant de Bamako joint au téléphone dans la soirée de mercredi. Il vit au pied de la colline de Koulouba.
J’entends des tirs, il y a des lumières partout… ça vient de Koulouba mais pas seulement… Les gens sont paniqués, il y a une grande inquiétude..
Dans la capitale, les tirs à l'arme lourde entendus cette nuit du côté du palais présidentiel se sont calmés ce matin. Le bâtiment a en partie brûlé cette nuit. Selon les derniers informations, le président Amani Touré ne s'y trouverait plus, et serait en lieu sûr. Les mutins annoncent avoir arrêté plusieurs ministres dont celui de l'administration territoriale, Kafougouna Koné.
Toute la soirée de mercredi, les mutins bérets verts se sont opposés aux bérets rouges, les soldats parachutistes d'élite, qui eux sont restés loyaux au président Touré. Ces militaires dénoncent leur hiérarchie qu'ils jugent « incompétente » et revendiquent plus de moyens pour aller combattre les rebelles au nord
A Gao et dans le Nord-Est du pays, le calme semble être revenu selon un mutin joint au téléphone par RFI ce jeudi matin. Dans la soirée, les soldats de rangs conduits par des commandants et des lieutenant ont arrêté et ligoté les officiers supérieurs de la base. Le général Kalifa Keita, le chef du commandement opérationnel de Gao et le gouverneur de Gao ont pris la fuite. Le gouvernorat a été mis à sac.
Le témoignage d'un soldat mutin, adjudant basé à Gao : «On en a marre!»
On en marre, (les officiers) ne font rien de bien... c’est la honte. Nous ne voyons pas qui peut nous venir en aide si ce n’est nous-mêmes… (on veut) changer la hiérarchie militaire et changer le président lui-même. Il est à la base de tout…
Par RFI
jeudi 22 mars 2012