Trois événements majeurs sont venus remettre au devant de l’actualité l’attentat perpétré le 21 mai dernier contre le Président de la République, Pr Dioncounda Traoré. il s’agit, d’abord, de l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour tentative d’assassinat ; ensuite : l’intervention du ministre de la Justice, Garde des sceaux, Malick Coulibaly et, enfin de l’enlèvement du régisseur de la Maison centrale d’arrêt de Bamako par des inconnus qui demandaient la libération des trois responsables de l’association ‘’Yérowolon Ton’’ emprisonnés pour ‘’troubles graves à l’ordre public’’.
De l’intervention du ministre de la Justice sur l’Ortm, on retient que les enquêtes seront menées sur trois fronts. Il s’agit d’abord de ‘’démasquer les auteurs de l’acte matériel d’agression’’. Ce qui revient à demander qui sont alors ces individus qui ont frappé le Président de la République, dans son bureau, à coups de marteaux et de gourdins.
Ensuite, il s’agit de rechercher ‘’ceux ou celles qui, par leurs actes ou paroles, ont incité’’ les nervis à agresser la personne qui incarne la première institution du pays.
Enfin, toujours selon le ministre de la Justice, les enquêteurs chercheront des responsabilités ‘’dans la défaillance de l’appareil sécuritaire‘’. Les criminels ont-ils bénéficié de complicités au sein de l’appareil sécuritaire ? « Aucun dispositif de sécurité ne protégeait le Palais malgré les demandes répétées des collaborateurs du Président. Les secours ne sont arrivés qu’après le forfait accompli.», a souligné le Front pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR) dans une Lettre ouverte envoyée au Président Yayi Boni du Bénin et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire.
Le constat de la facilité déconcertante avec laquelle les agresseurs du Président de la République ont accédé au palais de Koulouba et du retard des équipes de renfort n’est-il pas de nature à accréditer la thèse d’un complot ? Comment interpréter l’attitude du capitaine Sanogo vis-à-vis du Président Traoré ? Il n’a pas manifesté un signe de compassion, émis le moindre vœu de prompt rétablissement. L’homme fort de Kati s’est contenté de charger le Premier ministre de transmettre son message.
Plus grave le capitaine Sanogo, dont le seul mérite est d’avoir provoqué la partition du pays, pour reprendre les mots du ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, qualifie Dioncounda Traoré de Président désigné par la Cédéao. A croire qu’il a oublié que pourtant c’est cette même Cédéao qui a fait de lui un ancien chef de l’Etat.
Au-delà du blocage pendant deux heures de l’avion qui devait évacuer le Président blessé vers un hôpital parisien le 23 mai, ces déclarations faites dans les colonnes de l’hebdomadaire, Jeune Afrique, font peser de larges doutes sur la bonne foi du président du Cnrdre.
L’enlèvement du régisseur de la Maison centrale d’arrêt de Bamako par des inconnus qui l’ont amené, selon nos confrères de L’indépendant, vers la garnison de Kati avant de le relâcher, pourrait conforter la thèse du complot planifié et exécuté par des experts.
Au regard des dernières évolutions, il est fort probable que la justice puisse échapper à des pressions. Comme l’a suggéré le FDR, il est judicieux de créer une commission d’enquête internationale pour faire toute la lumière sur la tentative d’assassinat du président de la République.
Par Chiaka Doumbia