Désignation des 10 représentants des partis politiques à la CENI : La classe politique divisée à propos de la distinction entre «majorité» et \"opposition\"
Dans le contexte politique actuel, quels sont les partis qui constituent la majorité et quels sont ceux qui appartiennent à l'opposition ? Comment répartir les 10 postes (sur les 15 membres, les 5 autres devant aller à la société civile) qui reviennent à la classe politique au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ? Les discussions ont été assez houleuses entre les acteurs politiques, hier mardi 14 juin lors des échanges pour la mise en place de la CENI devant superviser l'organisation des élections générales de 2010. Le ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales, le Général Kafougouna Koné était face aux représentants des partis politiques au Gouvernorat du district de Bamako. C’était en présence du Délégué général aux élections, le Général Siaka Sangaré et du gouverneur Souleymane Diabaté
La loi électorale dispose que la CENI est composée de 15 membres. 10 représentants des partis politiques et 5 représentants de la société civile. Pour les partis politiques, la loi dispose qu'il faut une répartition équitable entre la majorité et l'opposition. Face aux représentants de la classe politique, le ministre Kafougouna Koné a demandé à ses interlocuteurs comment cette répartition doit être faite pour une organisation paisible des élections générales de l'an prochain. En rappel, il a indiqué qu'en 2007, un consensus s'était dégagé pour une répartition équitable entre différents regroupements politiques. En 2009, l'on a plutôt attribué 7 postes à la majorité présidentielle et 3 à l'opposition. Que faut-il faire pour les élections de 2012 ? Cette question a suscité de vives discussions entre les tenants de la répartition en tenant compte des différents regroupements politiques : ADP, FDR, PUR, MVD et non regroupés. Cette tendance a été défendue par Amadou Soulalé du parti FAMA qui a poussé l'outrecuidance jusqu'à considérer le Cadre national de concertation des partis politiques (CNPC)qu’il dirige comme un regroupement politique. Toute chose contre laquelle certains leaders comme Tiéman Hubert Coulibaly de l'UDD et bien d'autres se sont insurgés : " le critère des regroupements politiques n'est pas bon ", avait martelé Oumar Hammadoun Dicko du PSP. Puisque, avait-il poursuivi, certains partis appartiennent à plusieurs regroupements.
Certains leaders ont soulevé le fait que la plupart des regroupements politiques «sont morts, même si leurs actes de décès ne sont pas envoyés au ministère de l’Administration territoriale». Si on doit s’aventurer sur ce terrain glissant des regroupements politiques, l’on risque d’aller ressusciter le PSPR, le COPPO, Espoir 2002...
C’est dans ce sens que plusieurs intervenants dont Me Demba Traoré de l’URD, ont fait comprendre qu’il faut respecter la loi, rien que la loi. C’est-à-dire que les 10 postes revenant aux partis politiques doivent être équitablement répartis entre la majorité et l’opposition. Toute la question est de savoir quels sont les partis qui appartiennent- à la majorité (les partis qui soutiennent l’action gouvernementale) et ceuc de l’opposition.
D’autres intervenants comme Mohamed Dibassy du PDES, Abba Touré du CNID, Bocar Moussa Diarra de l’UM-RDA-Faso Jigi ont affirmé (se fondant sur la loi) qu’à partir du moment où un parti, qui appartenait à l’opposition, entre au Gouvernement, il n’est plus de l’opposition. Sur cette base, la majorité présidentielle devient très importante et la répartition équitable ne doit pas reserver 7 postes à cette majorité et 3 pour l’opposition (qui devrait être constituée d’au plus 3 partis).
Des représentants de certains partis ont alors proposé au ministre Kafougouna une répartition 8 pour la majorité et 2 pour l’opposition ou 9 pour les partis de la majorité et 1 pour l’opposition.
Pour Iba N’Diaye de l’ADEMA, on peut être de l’opposition, entrer au Gouvernement et demeurer au sein de l’opposition, comme cela est le cas dans certains pays (situation qu’on aurait vue en Allemagne) . Il faut que le ministre définisse les quotas à attribuer à chaque composante majorité et opposition. Certains acteurs politiques ont demandé que le ministre demande, sur le champ, quels sont les partis qui se réclament de l’opposition.
Toute chose qui n’a pas retenu l’assentiment de l’assemblée. Certains partis ont mis l’accent sur le critère de la représentaivité des partis à l’Assemblée nationale pour l’attribution des postes à la CENI entre la majorité parlementaire et l’opposition parlementaire. Ce qui a suscité la protestaion des partis comme le PIDS, représenté par Dioncounda Samabaly . C’est sur ces discussions que le ministre Kafougouna a demandé à la classe politique d’aller se concerter. Les discussions sur le comité d’experts des partis pour la relecture du Code électoral a été ensuite amorcé.
Bruno D SEGBEDJI
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