Grève illimitée des médecins : Les médecins persistent, les innocents crèvent, les autorités observent

4 Avr 2017 - 01:16
4 Avr 2017 - 12:03
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Grève illimitée des médecins :  Les médecins persistent, les innocents crèvent, les autorités observent
Grève santé, développement social et promotion de la femme : PAS DE NÉGOCIATION EN VUE
Quand le pouvoir politique va sortir de sa réserve pour mettre un terme à la calamité qui règne dans la capitale depuis que les blouses blanches ont déclenché une grève illimitée ? Depuis le 9 mars dernier, en effet, les établissements sanitaires sont désertés par les travailleurs,  suite à l’appel de leurs syndicats. Il s’agit du Syndicat National de la Santé de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF) et de la Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action sociale (FESYSAM). Ces entités partagent les mêmes revendications ayant trait à une augmentation substantielle des primes de fonction spéciale et de garde, à l’octroi d’une prime de monture aux travailleurs socio-sanitaires et de la promotion familiale, à l’intégration des émoluments des bi-appartenant dans le salaire. Au nombre des doléances figurent aussi le maintien et l’extorsion des ristournes à toutes les structures génératrices de ressources, la prise en charge intégrale des soins médicaux des travailleurs socio-sanitaires assujettis à l’Assurance Maladie Obligatoire et l’abrogation de mutation abusive de syndicalistes en cours de mandat. S’y ajoutent par ailleurs l’amélioration des conditions de travail par le recrutement du personnel de qualité et le renforcement du plateau technique conformément à la carte sanitaire nationale, puis la dotation régulière et conséquente en consommables de toutes les structures socio-sanitaires sont également inscrits dans le cahier de charge des grévistes. Autant de pommes de discorde qui font que les malades éprouvent du mal à se faire soigner. Seul un "service minimum" est assuré aux patients, à l'Hôpital du Mali, au CHU du Point G et à l'hôpital Gabriel Touré, les trois principaux établissements hospitaliers dans la capitale malienne. Quelque uns des hôpitaux et cliniques privés maliens figurent parmi les meilleurs de la sous-région, mais ils sont inabordables et financièrement inaccessible pour la majeure partie de la population. Les Maliens les plus pauvres souffrent ainsi en silence car les structures publiques qui les accueillent normalement sont depuis trois semaines vides de spécialistes. Dans les couloirs de ce gigantesque donjon de béton aux allures de forteresse, les brancards commencé même prendre de la poussière et les urgences sont dépeuplées. Dans les ‘Maternités’, on conseille aux femmes d’aller accoucher ailleurs. «L’hôpital fonctionne à moins de 10 % de sa capacité pendant qu’il est Impossible de pratiquer une chirurgie sans les docteurs». Dans une déclaration, le professeur Mamadi Kané, secrétaire général du Syndicat National de la Santé de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF) s’est montré  formel et s’est réjoui du  respect du mot d’ordre de grève  non seulement à Bamako, mais aussi à l’intérieur du pays. Pas un mot sur les concitoyens qui perdent des proches par dizaine faute de prise en charge, des nombreux nouveau-nés qui rompent avec la vie aussitôt venu au monde, aux autres patients inscrits à l’AMO et qui en perdent les opportunités avec le refus des travailleurs de leur offrir une fiche. Et dire que jusqu’ici aucune négociation entre les protagonistes ne pointe à l’horizon et que les conséquences désastreuses risquent d’être aggravées avec  la menace des grévistes de suspendre le service minimum jusqu’ici observé dans les hôpitaux publics et centres de santé si rien n’est fait pour instaurer le dialogue et trouver les réponses à leurs revendications. On ne dispose pas de chiffres précis sur les dégâts mais, selon une source bien introduite, les trois semaines de grève font perdre au Mali des centaines de millions de recettes en plus des centaines de vies humaines dont la majorité parmi les femmes enceintes et les enfants. Face à la situation, les autorités vont- elles finalement rompre avec l’inertie en recourant à d’autres alternatives comme les secours humanitaires pour sauver les vies ? Pour l’heure, en tout cas, son silence frise l’indifférence et confirme cette impression du parent d’un patient : «Eux et leurs belles familles sont traités dans des cliniques de luxe, ou à l’extérieur pendant que nous les populations pauvres souffrons sans recours possibles». Amidou Keita  

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