Lassana Diawara, technicien hydro électrique évoque la problématique de l’accès à l’eau potable dans la région de Kayes : “Les femmes sont réticentes à se marier dans les villages qui ont des problèmes d’eau “

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“De 2020 à nos jours, un Malien du Congo du nom de Mamadou Lah dit Diassa a offert  plus d’un milliard FCFA dans les forages”

Dans un entretien à bâtons rompus qu’il a bien voulu nous accorder, Lassana Diawara, technicien hydro électrique, évoque la problématique de l’accès  à l’eau potable au Mali, plus précisément dans les régions de Kayes.  A le croire, malgré les efforts de l’Etat des ONG et des personnes de bonne volonté, de nombreux efforts restent  à fournir dans ce secteur dans notre pays.

‘est en 2020 que Lassana Diawara, originaire de Kingui, dans la région de Kayes, s’est lancé dans la fourniture des équipements  d’énergie solaire (panneau solaire, centrale solaire, lampadaire solaire) et l’eau (forage, château d’eau).  Après avoir passé  14 ans à la société Synergie,  il a créé sa propre boite   en 2012.

A la question de savoir si le besoin d’eau des populations est vital, Lassana Diawara de répondre en ces termes :

“C’est vrai que l’Etat est en train de faire son possible dans la fourniture d’eau potable aux populations mais  le besoin d’eau est toujours crucial au Mali surtout dans la région de Kayes et particulièrement dans les zones de Yélimané, Nioro que je connais bien. Aujourd’hui, il y a des villages où les femmes restent jusqu’à 3 heures du matin devant les puits pour recueillir de l’eau. Et les femmes de plusieurs villages de ces zones font face à ces difficultés d’acquisition de l’eau”, a expliqué Diawara. A le croire, dans les zones de Yélimané et de Nioro, la corvée d’eau est une préoccupation des femmes. “La région de Kayes est dans le besoin d’eau. Je connais cette région où j’effectue 80 % de mes activités. Par exemple, dans les cercles de Yélimané et les cercles de Nioro (arrondissement de Trounkoumbé Bagnirékoré, Béma), la corvée est visible dans les villages. Et cela se constate avec les attroupements des femmes même  tard dans la nuit. Il y a de ces villages où il est difficile de trouver les femmes dans les concessions durant toute la journée et la nuit. Elles passent leurs temps à la recherche d’eau. Dans certaines localités de la région de Kayes,  les femmes sont réticentes à se  marier  dans les villages qui ont des problèmes d’eau”, a-t-il attesté.

Lassana Diawara travaille-t-il dans le cadre d’un partenariat pour aider les populations à avoir de l’eau potable ?

Il a répondu par l’affirmatif. “Souvent, nous travaillons avec des structures basées à Kayes et qui montent des projets pour rechercher des financements auprès des associations des ressortissants des Kayesiens en France. Ainsi, avec ces financements, ces structures prennent 20 ou 25 % et donnent 80 % ou 75 % aux ONGs. C’est ainsi que j’ai eu la chance de bénéficier des travaux de ces ONGS. Parmi mes partenaires, je peux citer “Save” qui travaille avec DESAIPE qui travaille dans le domaine de l’eau à Kayes”, a précisé Diawara avant d’ajouter   qu’il a travaillé avec un Malien du Congo  Brazaville du nom de Mamadou Lah dit Diassa  qui donne de l’eau gratuitement aux populations des zones de Lakamané, Dialan, Nioro, vers Kita. “Dans ces zones, il a fait des forages et des châteaux. Entre 2020 et présentement, il a dépensé  plus d’un milliard dans l’approvisionnement en eau des populations qu’il ne connaît même pas. Il donne de l’eau à cause de Dieu. Ce gars est très généreux et sa générosité est sans limite. Il fait ses œuvres dans ses zakats. Il donne plus d’un milliard de vivres (céréales, huile, sucre) aux populations démunies nécessiteuses, surtout durant le mois de Ramadan. De 2020 jusqu’à aujourd’hui, j’effectue ses travaux d’adduction d’eau. Il ne veut même pas qu’on parle de ses bienfaits” a-t-il précisé.

Comment démarcher ce Malien du Congo ?

Lassana Diawara a dit que c’est la population qui le démarche à travers ses frères qui sont restés dans son village.  “Je l’informe des villages qui sont dans le besoin d’eau. Et il les finance de sa poche gratuitement. Si les villages ne dépassent pas 25 ménages, il installe des robinets dans toutes les familles, chez le chef de village, dans les mosquées, chez les imams, dans les écoles. Dans les gros villages, nous installons de bornes fontaines dans les rues. Il ne veut pas qu’il soit connu”, précise notre interlocuteur.

Comme appel, Lassana Diawara a demandé à l’Etat, malgré le fait qu’Assimi Goïta a mis son fonds de souveraineté dans l’adduction d’eau, de multiplier les réalisations d’approvisionnement en eau à l’intérieur du pays, surtout dans la région de Kayes.

“Le financement d’adduction par Assimi Goïta a diminué la souffrance des populations en matière d’approvisionnement en eau potable même si  le manque d’eau dans la région de Kayes est une réalité malgré la contribution de l’Etat et d’Assimi Goïta. Nous demandons à l’Etat et  au chef de l’Etat  de multiplier la construction des châteaux d’eau et des forages pour le bonheur des populations. J’ai vu de mes propres yeux, les réalisations d’Assimi Goïta en matière d’adduction d’eau qui a diminué les corvées d’eau des femmes. Nous demandons aussi aux partenaires d’installer des châteaux d’eau dans les petits villages, les hameaux pour diminuer la souffrance des populations” a-t-il conclu.    

 Kassoum THERA

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