Mis en place le lundi 5 octobre, le gouvernement de la Transition viole la loi N°2015-052 du 18 décembre 2015, instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions.
-Maliweb.net- Avec 4 femmes sur 25 membres soit 16%, le gouvernement de transition dirigé par Moctar Ouane viole la loi N°2015-052 du 18 décembre 2015, instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions. Cette loi, à titre de rappel, prévoit un quota de 30% minimum de l'un ou de l'autre sexe dans les institutions et sur les listes électorales. Pourtant, le président de la transition, M’Bah Daw, s’était engagé dans son discours d’investiture de respecter et de faire respecter toutes les lois.
Dans l’ordre de préséance, la première femme, en l’occurrence Kadiatou Konaré, n’occupe que la 13
e place. Si une femme dirige le très stratégique ministère de la Santé et du Développement Social, aucune femme n’a été nommée à un ministère de souveraineté (Défense, Sécurité, Justice et Economie).
Contacté par
www.maliweb.net, Kadidia Fofana, présidente des Amazones, une association de défense des droits des femmes, dit ne pas comprendre pourquoi la loi N°2015-052 du 18 décembre 2015 n’a pas été respectée dans la mise en place du gouvernement. Cette situation, affirme-t-elle, nous avons décrié lors des journées de concertations nationales. Car, précise-t-elle, nous avons constaté que la plupart des organisations féminines n’était pas invitée.
Malgré cette marginalisation des femmes, Kadidia Fofana dit prendre acte de la formation du gouvernement. « La situation du pays est telle que nous ne pouvons pas ouvrir un autre front », a-t-elle calmé. Toutefois, la présidente des Amazones dit espérer que les femmes seront assez représentées dans le Conseil national de la Transition qui sera mis en place dans les prochains jours. Selon elle, un pays qui espère à un développement harmonieux ne peut pas marginaliser les femmes, qui, rappelle-t-elle, représente 52% de la population malienne.
Depuis son adoption, l’application des dispositions de cette Loi a toujours posé un problème dans le pays. On se souvient que l’opposition de l’époque avait attaqué le gouvernement dirigé par Abdoulaye Idrissa Maïga auprès de la Cour Constitutionnelle au motif qu’il ne respectait pas les dispositions de cette loi. Lors des dernières législatives l’application a causé des remous au sein des formations politiques au moment de la constitution des listes.
Enfin, l’Assemblée nationale dissoute par IBK ne respectait pas également les dispositions de la 2015-052 du 18 décembre 2015. Sur les 23 membres de cette nouvelle équipe, seulement 6 sont des femmes. Ce qui ne représente que 26 %, un peu en déça des 30 % exigés. Idem pour des commissions.
Aux dernières nouvelles, il nous est revenu que les femmes seront demain, jeudi 8 octobre, dans la rue à partir de 8 heures pour dénoncer la Violation de la loi 052. Itinéraire : monument de l'indépendance à la primature.
Abdrahamane SISSOKO/Maliweb.net