Périple de Ginna Dogon au nord : L’association culturelle fait le point

17 Sep 2012 - 07:38
17 Sep 2012 - 07:38
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Ginna dogon vient d’effectuer un périple de neuf jours dans les régions sous occupation des groupes armés islamistes et terroristes. Au cours d’une conférence de presse, l’association a fait le compte rendu de sa démarche. Du 04 au 13 septembre, une délégation de l’Association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon, Ginna dogon, s’est rendue succesivement à Gao, Kidal et Tombouctou avant de faire une escale à Douentza, une ville de la région de Mopti, également sous occupation des groupes armés islamistes. Pour rendre compte du déroulement de leur mission, Ginna Dogon a tenu, samedi 15 septembre à la Maison de la presse, une conférence de presse. Au présidium, quatre des cinq missionnaires de retour du nord. Il s’agit de Mamadou Togo, président de l’association, Modibo Kadjoké, secrétaire général adjoint, Madani Tolo, adjoint au commissaire aux comptes, Aly Tèmè, 2ème adjoint du serétaire aux arts et à la culture. Aux dires des orateurs, c’est grâce au « synankouya », cousinage à plaisanterie, pratique traditionnelle encore « vivace entre dogon et toutes les communautés du nord » qu’ils ont pu mener à bien leur mission dont les principaux objectifs étaient de manifester leur solidariité et la fraternité envers les populations occupées du nord, s’enquérir de leur situation, s’entretenir avec les différentes parties prenantes, se mettre à leur disposition pour toutes missions que ces différentes parties voudraient bien leur confier dans le sens du règlement pacifique de la crise. Cette initiative a pu ainsi permettre à l’association de rencontrer à Gao, les 5 et 6 septembre,  les moudjahidines, le cadre de concertation des notables, les ulémas, et le cadre de concertation régional des jeunes. A Kidal, la délégation de Ginna Dogon a pris langue avec les notables conduits par Amada Ag Bibi, ancien député et porte-parole de Ensa Eddine, avant d’être guidée vers Anefis où elle a parlé avec le guide de Ensar Eddine, Iyad Ag ghaly. Deux jours plus tard, le 09 septembre, la délégation est à Tombouctou où elle échange avec Ensar Eddine puis avec le comité de crise composé de différentes composantes de la société civile. Voir une fois vaut mieux qu’entendre cent fois Ces différentes rencontres ont permis aux membres de la délégation de Ginna Dogon  de se rendre compte qu’à part la santé, l’eau et l’énergie, tous les services publics sont absents, que l’économie est au ralenti, que les populations veulent être libérées mais privilégient le dialogue, que le retour des structures chargées des services sociaux de base est attendu de même que les conditions pour des activités à impact direct sur la vie des populations. Les délégués ont également pu se rendre compte de la reprise des cours de rattrapage sur les programmes nationaux. Néanmoins, constatent-ils, « au-delà du matériel les besoins en ressources humaines sont de plus en plus criards » même au niveau des services qui fonctionnent encore. Concernant la loi islamique, la vision des occupants est « invariable dans les trois localités ». A Gao et à Tombouctou, aux dires des délégués les occupants pensent qu’ils sont investis d’une mission divine qui est de « faire appliquer la charia dans le monde entier. Le monde doit être dirigé par des hommes proches de Dieu. Les chefs doivent être des croyants pour sauver les autres ». A Kidal, une autre raison est avancée : le pays doit être géré par la loi de la majorité de la population, soit des quatre-vingt-quinze pour cent de musulmans. Toutefois, il ressort du constat de Ginna Dogon que dans les trois localités, les occupants veulent l’application de la charia mais n’excluent pas les autres religions monothéistes, « les adeptes de celles-ci doivent juste respecter l’islam et ne pas collaborer avec ses ennemis. Au terme de sa mission dans le nord, Ginna Dogon fait ses recommandations et suggestions à l’Etat : engager un dialogue direct avec les occupants pour le retour à la normale, prendre les dispositions pour soulager les souffrances des populations. Cette initiative est la première du genre depuis le début de la crise. En effet, c’est la première fois que la même délégation se rend successivement dans les trois régions du nord occupées puis à Douentza. Les cinq hommes auront ainsi parcouru 3 568 Km. Mais comme l’a si bien dit Mamadou Togo, il vaut mieux voir une fois que d’entendre cent fois. Cheick Tandina

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