Pour un tweet : Moussa Mara séjourne à la MCA
L’un des rares qui osaient encore hausser le ton, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a été placé sous mandat de dépôt par le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, le 1er Août 2025.

Son inculpation est intervenue au bout de plusieurs heures et jours d’audition sur le contenu de son tweet en date du 4 juillet 2025 que lui a inspiré sa visite aux détenues Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, Rose « La Vie Chère », Clément Dembélé, Issa Kaou N’Djim et l’imam Bandiougou Traoré. Ledit est textuellement énoncé comme suit : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive, et le plus tôt possible ! ».
Déjà entendu par la Brigade d’investigations judiciaires de Bamako ainsi que par le Procureur du Tribunal de Grande instance de la Commune IV du District de Bamako, sur le même sujet, il sera empêché de se rendre au Sénégal où il était attendu pour sa participation à une rencontre de haut niveau sur la sécurité au Sahel. C’était visiblement le signe avant-coureur de la tournure que va prendre un dossier où il n’avait jusqu’alors fait l’objet d’aucune action judiciaire pouvant justifier une entrave à la liberté de mouvement. En effet, quelques jours plus tard, il est revenu au procureur de la lutte contre la cybercriminalité de prendre le relais avec une autre série d’audition qu’ayant débouché sur toute une batterie de chefs d’inculpation. En plus de la traditionnelle «atteinte au crédit de l’Etat », il lui est reproché «l’opposition à l’autorité légitime», «l’incitation au trouble à l’ordre public» et «publication et diffusion de nouvelles fausses mensongèrement attribuées à des tiers fait de mauvaise foi susceptible de troubler la paix publique».
L’ancien PM d’IBK - dont le jugement est prévu le 29 septembre - est en détention préventive à la MCA où l’a précédé un certain Etienne Fakaba Sissoko pour certains des chefs d’inculpation retenus contre lui. Autant dire qu’il risque une peine d’au moins deux ans avec une année avec sursis, une condamnation qui pourrait l’exclure d’une éventuelle course à la présidentielle. Le charismatique maire de la Commune IV était pourtant bien parti pour compter parmi les protagonistes les plus sérieux d’une compétition électorale et déjouait si habilement les obstacles par une vicieuse présence sur la scène publique aseptisée au détour d’un maintien de l’ordre public.
Amidou Keita
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