Querelle de clocher pour la présidence du CNPM : Une honte pour le secteur privé malien!

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Pour la première fois dans l’histoire de cette organisation importante du secteur privé malien, au moment même où le pays traverse une période difficile de son existence, on assiste depuis des semaines maintenant à une guerre de tranchées entre deux mastodontes du monde des affaires, Mamadou Sinsy Coulibaly et Amadou dit Diadié Sangaré au sujet du fauteuil de la présidence du CNPM (Conseil National du Patronat du Mali). Après la mise en place du Gouvernement, la transition ne devrait-elle pas s’atteler à concilier les deux parties ? Sans quoi, cette  situation risquera de susciter du bicéphalisme et un climat de méfiance entre les principaux acteurs du monde des affaires du Mali.

Ils n’ont rien apporté de significatif à l’humanité, à fortiori leur pays, qui peut faire d’eux des indispensables pour la bonne marche du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM). D’ailleurs, ils ont les mêmes signes extérieurs, l’embourgeoisement bougre sur le dos des paisibles citoyens dans l’un des pays les plus pauvres de la planète, le Mali.

Cette élection du bureau du CNPM, leur a encore donné l’occasion de sortir avec des programmes bien potelés et des projets couchés sur du papier transparent. L’un parle de la consolidation des acquis et l’autre du renouveau du secteur privé malien. En réalité, Mamadou Synsi Coulibaly comme Amadou Diadié Sangaré ne visent rien, sauf la consolidation de leurs propres affaires et le renouveau de leur secteur d’activités personnelles. En tout cas, ils viennent de donner cette preuve en voulant coûte que coûte et quoi qui l’en coûte, briguer la présidence du Patronat. C’est pourquoi quand l’un ne s’est pas empêché de sortir par le trou, l’autre ne s’est pas fait prier pour entrer par la fenêtre. Des véritables patrons (je ne dis pas poltrons) à regarder par le trou de la serrure.

En clair, depuis le début de cette campagne, tous les observateurs aguerris ont compris qu’il y’avait tout sauf du sérieux. D’ailleurs, le pauvre citoyen lambda qui n’avait ni droit de vote, ni un quelconque profit à tirer de cette élection, était enquiquiné à longueur de journée par des messages radiodiffusés et souvent sa visibilité dérangée par des panneaux publicitaires de ces candidats, le sourire aux lèvres.

Des oiseaux de même plumage :

En effet, cela n’est qu’un secret de polichinelle, le pays traverse l’un des moments les plus difficiles de son histoire. De ce fait, une guerre de clocher  autour de la présidence au Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) constitue une insouciance grave face au ressenti actuel du peuple malien. Un peuple qui aspire de nos jours, à un meilleur devenir, poser les bases d’un nouveau Mali, façonnées sur l’honneur, la probité morale et la dignité patriotique. Au regard des agissements et même de la posture de ces deux candidats, en quête du fauteuil de la présidence de l’organisation patronale du Mali, il n’est pas exagéré de dire qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge.

Sans parler des conditions d’enrichissement de ces deux personnalités’’ sombres’’ du secteur privé malien (objet de notre prochain article), rien qu’en se basant sur les faits qui défraient la chronique de cette élection, on peut déduire qu’aucun de ces deux ne mérite  d’hériter du gouvernail du CNPM.

D’abord Mamadou Sinsy Coulibaly, le président sortant du CNPM, non moins parrain du Collectif contre la Corruption et la Pauvreté au Mali, doit naturellement se reprocher des choses, plutôt de sa gestion à la tête de ce Conseil. Lequel, jadis a toujours donné une image de cohésion et de solidarité de ses membres autour de leur président, notamment feu Moussa Balla Coulibaly, plébiscité moult fois par les patrons des organisations membres du CNPM. Sans quoi, il est inadmissible de lui voir dans une situation de panique général face à un candidat, sorti des entrailles du CNPM.

Cette situation de panique s’explique par la tenue d’une conférence de presse après un long moment de silence pour annoncer le désistement du camp de son adversaire de quatre membres de sa liste de candidature. Comme si cela ne suffisait pas, de manière unilatérale, il a jouit de son pouvoir discrétionnaire pour annoncer à travers un communiqué sur les réseaux sociaux, le report du scrutin. Ce n’est pas tout, Mamadou Synsi Coulibaly vient encore de convoquer le collège électoral pour le 8 octobre. Sic !

Quant à Amadou DiadiéSankaré, un sous-fifre de Soumaïla Cissé, surfant sur les hourrahs de ses affidés, pense qu’il est facile de s’ériger de cette manière à la tête de la principale organisation faîtière du secteur privé. Au lieu de donner une réponse appropriée aux accusations relatives au fait que sa liste est incomplète, lui s’adonne à des opérations de charme, dont la plus récente fut la visite à pied au grand marché de Bamako, tel ‘’Guimba national’’ à la campagne présidentielle de 2007.

Une campagne de communication tête en l’air !

L’autre facette de cette guerre ouverte entre les deux camps relève de la communication.

Dans ce domaine, Mamadou Synsi Coulibaly se contentant de la présence dans ses rangs du patron du GPAC et de certains journalistes (qui n’ont d’ailleurs jamais donné la victoire à un candidat) a été surpris de voir son challenger, célébrer sa victoire sur les écrans de la télévision nationale. Il réussit quand même à y passer mais sans pouvoir éteindre l’effet du message livré par Diadié.  Va-t-il reprendre du poil de la bête ? C’est tout le mal que nous lui souhaitons.

Quant à l’autre candidat, à savoir Amadou DiadiéSankaré, lui est en train de naviguer au son de ses laudateurs. Des véritables thuriféraires de sa petite cour entre ‘’Mali Créances’’ et ‘’SAER’’, jouant à la fois sur tous les registres : maraboutage, commérage, communication à la pelle, enrôlement à l’aveuglette… Tout sur fond de l’amateurisme. Le réveil risquera d’être brutal pour lui.

En tout état de cause, après la mise en place du Gouvernement, il revient aux autorités de la transition de tirer au clair cette situation belliqueuse au sein du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), désormais en proie à la division et au bicéphalisme.

A suivre !

Par Mariam SISSOKO

 

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