« Le retour d’ATT est une nouvelle imposture malienne »

Pour notre chroniqueur, les hommes politiques à Bamako se complaisent dans un consensus mou qui nuit à la démocratie.
Illusion démocratique
Les hommes politiques du Mali se complaisent en fait dans une sorte de consensus mou, plutôt que de travailler autour des fractures qui sont le marqueur d’une démocratie vivante. La place réduite laissée à la conflictualité nécessaire dans l’espace public confine à une forme d’illusion démocratique. Le pays, après la dictature de Moussa Traoré et la conférence nationale de 1991, a fait illusion pendant vingt ans. On l’a vanté, sous les mandats d’Alpha Oumar Konaré et d’ATT, comme un modèle démocratique, un pays phare en Afrique, alors que le cœur de l’Etat était progressivement fragilisé par divers maux. De nombreuses questions fâcheuses ont été jetées sous le tapis, afin de montrer une image de respectabilité à l’étranger.Lire aussi : Au Mali, l’impossible paix ? En 2012, il a fallu un nouveau soulèvement dans le nord du pays, une percée des islamistes qui ont failli, n’eut été l’intervention de l’armée française, s’emparer de Bamako, pour se rendre à l’évidence : le Mali est une croûte, l’intérieur est vide. L’armée était à la rue, la classe politique corrompue et engluée dans diverses compromissions, la nation inexistante et les fondements de l’Etat largement sapés. Ce retour d’ATT est une nouvelle imposture malienne. Une belle communion devant les caméras, à la face du monde, pour tenter de cacher une réconciliation nationale inexistante. Jusqu’au prochain drame.
Opération de com’
Le Mali est un « grand corps malade », comme l’a écrit Sarah-Jane Fouda dans Le Monde Afrique. Il a besoin d’un traitement à long terme pour guérir de ses symptômes que sont le séparatisme touareg, le djihadisme, les trafics de drogue et d’êtres humains, etc. Le pays est surtout malade d’une classe politique plus soucieuse de son confort que de la réalisation de l’unité nationale et de la réponse aux problèmes du quotidien des citoyens.Lire aussi : Quand le Mali, grand corps malade, se pose en « protecteur » de la France
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