Présidentielle 2019 au Sénégal : Macky Sall veut-il écarter de force le Maire de Dakar ?

0
Khalifa Sall
Affiche pour la libération de Khalifa Sall (juillet 2017), photo d'illustration. © SEYLLOU / AFP

Jeudi 30 août 2018, le maire de Dakar, Khalifa Sall, a été condamné en appel à cinq ans de prison. La raison avancée pour cette condamnation est le détournement de fonds publics et de faux. Cet incident arrivé à la veille de la présidentielle prévue pour février 2019 n’est-il pas un coup monté par le président Macky Sall pour neutraliser ses opposants politiques ?

Khalifa Sall ne prendra plus part à la course à l’élection présidentielle de février 2019. Il vient d’être condamné, hier, en appel, à cinq ans de prison pour escroquerie et faux usage de faux à Dakar. « Le tribunal confirme le jugement pour Khalifa Sall », a laissé entendre le président de la cour d’Appel de Dakar au cours d’une audience publique. Cette situation n’est pas favorable à cet adversaire de taille de Macky Sall, qui était convaincu qu’il défierait ce dernier dans les urnes à l’occasion de ce scrutin. Tout porte à croire que cette condamnation est simplement un coup monté de toutes pièces pour empêcher les opposants de taille de renverser le régime en place qui détient le pouvoir comme un patrimoine privé.

Cette technique est celle qu’appliquent en général tous les dirigeants africains au cours de l’exercice de leur mandat. Ils mettent tout en œuvre afin d’empêcher les opposants de leur tenir tête. Macky Sall sait pertinemment que Khalifa Sall reste un homme populaire à Dakar. À ce titre, le mieux serait de le réduire au silence afin de diminuer tout risque de perte à l’occasion de ce scrutin de février prochain. Cette pratique au sein des démocraties africaines constitue une grave violation des principes de ce régime, voire des droits de l’homme.

Ce qui encourage ces dirigeants sur cette lancée, c’est le mutisme des organisations internationales en charge des droits de l’homme, mais aussi l’immaturité du peuple démocratique.

Fousseni TOGOLA

Commentaires via Facebook :