Ukraine, Iran, Groenland... Trump, la grande inconnue du sommet de l’Otan qui débute ce mardi
Alors que le sommet de l’Otan à La Haye débute mardi matin, un nom est sur toutes les lèvres des diplomates: Donald Trump

Le milliardaire américain n’a jamais caché son antipathie à l’égard de l’organisation de défense collective, menaçant même de la quitter en 2018 après avoir vertement critiqué les pays membres ne finançant pas suffisamment à son goût leur défense. Le format du sommet a été réduit pour éviter les situations potentiellement tendues avec l’Américain, selon des diplomates.
Après les frappes américaines sur trois sites nucléaires en Iran, la présence du tonitruant président américain aux Pays-Bas est également soumise à caution. Jaap de Hoop Scheffer, secrétaire général de l’Otan de 2004 à 2009, a estimé dans une émission politique néerlandaise que la venue de Donald Trump dépendrait principalement de la réponse iranienne aux attaques menées samedi. “S’il y a une escalade du conflit dans les prochaines 24 à 48 heures, je pense que le président devra être à Washington”, estime le Néerlandais.
L’ancien secrétaire général de l’Alliance s’inquiète également pour l’Ukraine, dont les Américains semblent se désintéresser depuis l’arrivée de Donald Trump en janvier: “ces attaques sur l’Iran ont un effet très négatif car elles détournent toute l’attention politique de l’Ukraine, qui est un point important pour le sommet de l’Otan.”
Zelensky attendu mardi à la Haye
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu mardi à la Haye et participera à une rencontre avec le secrétaire général de l’Alliance, Mark Rutte, et des représentants de l’Union européenne. Aucune rencontre entre Ukrainiens et Américains ne figure donc dans le programme officiel. Volodymyr Zelensky devrait toutefois probablement croiser son homologue américain lors du dîner de gala organisé mardi soir au Palais royal par les souverains néerlandais.
La mention ou l’absence de mention de l’Ukraine dans la déclaration finale, qui sera publiée à l’issue du sommet mercredi, devrait être un bon indicateur de la position américaine vis-à-vis de Kiev. À l’issue du sommet de Washington l’an dernier, les Alliés avaient assuré dans leur déclaration finale que Kiev était sur une “voie irréversible” vers l’adhésion à l’Otan.
De façon générale, la présence de Donald Trump risque de crisper certains alliés, dont le Danemark et le Canada. Ces deux membres fondateurs de l’Otan ont été la cible directe de l’administration Trump, avec ses velléités d’annexion du Groenland et du Canada.
En outre, les attaques récentes des États-Unis sur l’Iran, sans concertation préalable avec ses alliés, ont été accueillies froidement dans certaines chancelleries, douchant les espoirs de pays comme la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne de voir aboutir des négociations entamées à Genève avec les Iraniens. “L’Iran ne veut pas parler à l’Europe. Ils veulent nous parler à nous. L’Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet”, avait d’ailleurs déclaré le président américain.
La position du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui dit avoir obtenu un accord du secrétaire général de l’Alliance permettant à son pays de ne pas atteindre le seuil des 5% du PIB consacrés à la Défense, défendu ardemment par Donald Trump, devrait également déplaire à ce dernier.
Et la Belgique?
La Belgique semble de son côté faire profil bas, même si le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot avait déclaré que le pays ne pouvait “décemment souscrire à des objectifs futurs de 5% ou même de 3,5% du PIB à court ou moyen terme” en raison de son “très haut niveau d’endettement”. Il avait pourtant reconnu s’être retrouvé très isolé sur la scène diplomatique, concluant que la Belgique entendait rester un partenaire fiable et ferait donc ce qui est en son pouvoir pour contenter ses partenaires, européens et américains.
Source: https://www.7sur7.be/
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