Rebondissement dans l’affaire N’diaye Bah : Fin de cavale pour Oumar Balla Touré, ex Dg de l’Omatho

Plus d’un mois après l’arrestation rocambolesque du quasi-inamovible ministre de l’Artisanat et du tourisme durant neuf années de la présidence d’Att, N’Diaye Bah, pour atteinte aux biens publics, complicité d’atteinte aux biens et favoritisme, la Brigade financière du Pôle économique du Tribunal de première instance de Bamako vient de mettre le grappin sur Oumar Balla Touré, ex Dg de l’Omatho.   [caption id="attachment_103627" align="alignleft" width="315"] NDiaye bah[/caption] Oumar Balla Touré, ex directeur général de l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie était en fuite depuis son inculpation pour atteinte aux biens publics, un crime économique. Il vient d’être arrêté, samedi matin à Bamako. Il rejoint ainsi en prison son ministre N’Diaye Bah, son successeur à l’Omatho, un certain Mahamadou Kéita, et l’agent comptable. Cette arrestation du premier responsable de l’Omatho au moment des faits constitue, à n’en pas douter, un pan important pour la manifestation de la vérité dans ce dossier. Ce qu’on reproche à Oumar Balla Touré Soulignons d’abord que les malversations qui ont donné lieu à l’arrestation de N’Diaye Bah ainsi que de plusieurs autres personnes ont été commises à l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie (Omatho), un établissement public à caractère administratif, placé sous la tutelle du Ministère de l’Artisanat et du tourisme. Ironie du sort, tout est parti d’une initiative prise par le ministre N’Diaye Bah. Constatant, courant octobre 2010, des retrais injustifiés dans le paiement des salaires des contractuels de l’Omatho et dans le versement des dotations financières des directions régionales dudit service, il demande verbalement des explications sur la situation au directeur général en fonction, Oumar Balla Touré. Après avoir attendu en vain la réaction de l’intéressé pendant plusieurs jours, le Ministre revient à la charge en lui adressant cette fois-ci une correspondance officielle en bonne et due forme. Dans cette lettre, il est demandé au directeur général de faire parvenir sans délai au Cabinet du Ministre les documents retraçant l’ensemble des opérations comptables et financières de l’Omatho, et permettant de ressortir les situations exactes de tous les comptes bancaires de l’établissement. Au grand dam du ministre, cette correspondance restera également lettre morte. Face au refus évident de coopérer opposé à sa demande, N’Diaye Bah décide alors de révoquer le directeur général de ses fonctions. A cet effet, un dossier est introduit en Conseil des ministres et deux mois après l’injonction ministérielle par lui ignorée, Oumar Balla Touré est effectivement limogé et remplacé par un nouveau directeur général. Plus tard, après le coup d’Etat du 22 mars, un nouveau ministre de l’Artisanat et du tourisme est nommé et succède à El Moctar. Il s’agit de Mme Diallo Fadima. Elle décide de saisir la justice des irrégularités constatées lors de l’inspection. Des poursuites sont aussitôt engagées, et plusieurs agents du service sont inculpés et arrêtés.  Parmi eux, le successeur d’Oumar Balla Touré à la tête de l’Omatho, un certain Mahamadou Keïta et l’agent comptable. Oumar Balla Touré qui était resté libre quoique inculpé a enfin été arrêté le samedi dernier. Quant au ministre N’Diaye Bah, ce n’est que plusieurs mois après qu’il est entendu à titre de témoin par la Brigade Financière du Pôle économique du tribunal de première instance de la commune III du district de Bamako, qu’il sera alpagué. C’est dans la foulée de la passation de service entre le directeur sortant et le directeur entrant de l’Omatho que le pot aux roses est découvert. En effet, plusieurs irrégularités sont constatées au vu des pièces et documents comptables, notamment des emprunts contractés par l’Omatho auprès des fournisseurs et auprès des tiers à des taux usuraires. A la formation du gouvernement de Mariam Kaïdama Sidibé, N’Diaye Bah est remplacé à la tête du Ministère de l’Artisanat et du tourisme par El Moctar. A la passation entre les deux hommes, le premier tient néanmoins à signaler au second la situation qui prévaut à l’Omatho, au moyen du PV de passation. Ce qui amènera le ministre entrant à demander une inspection pour faire la lumière sur la situation financière de l’Omatho. Laquelle inspection aboutira à la rédaction d’un rapport qui, du reste, ne mentionne nulle part le nom du Ministre N’Diaye Bah. Mais quelques jours après son audition, il est convoqué par le juge d’instruction Yaya Karambé et envoyé en prison. C’était le 6 novembre 2012. Birama FALL