Incarcéré à la MCA pour un tweet : Moussa Mara entre dans la légende
La légende Moussa Mara est née avec son placement sous mandat de dépôt par le Procureur du Pôle National de lutte contre la cybercriminalité. Maire, ministre, Premier ministre puis député, il est un homme au parcours hors du commun.

«Le jour où j’ai décidé de faire la politique, j’ai préparé mon linceul. Donc, je dois m’attendre à tout cela ». Une formule choc extraite du tout premier message venant de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara après son placement sous mandat de dépôt, le vendredi 1er aout 2025 « en raison de son tweet du 4 juillet 2025 ».
En décidant de rester sur place où beaucoup ont préféré prendre la fuite pour se mettre à l’abri, l’ancien Premier ministre était conscient du risque qu’il prenait. En s’exprimant régulièrement sur la marche du pays là où certains ont opté pour le silence, Moussa Mara savait qu’il allait déranger les princes du jour.
De ses débuts en politique en Commune IV du District de Bamako, où il a mis en ballottage le président de l’Assemblée nationale Ibrahim Boubacar Kéita à la surprise générale lors des élections législatives de 2007, Moussa Mara n’a jamais fait mystère de son ambition, à savoir : exercer le pouvoir d’Etat. Au premier plan. Pour cela, il est prêt à tout, y compris le sacrifice ultime. Le président-fondateur du Yelema Le changement sait que la prison se confond avec le destin des grands hommes.
Nelson Mandela a fait 27 ans de prison avant de diriger l’Afrique du Sud. Au Sénégal, Abdoulaye Wade a fait plus d’une fois la prison sous Abdou Diouf, avant d’accéder à la magistrature suprême. En Guinée, Alpha Condé a été condamné à la prison, mais il a dirigé son pays. L’Ivoirien Laurent Gbagbo a été persécuté sous le Président Félix H. Boigny. L’actuel Président du Benin, Patrice Talon, qui s’apprête à quitter le pouvoir après deux mandats, a été condamné par contumace sous Yaye Boni, mais il a été élu Président. Il y a les exemples du capitaine John Rawling du Ghana et de Fidel Castro à Cuba.
La légende Moussa Mara est née avec cet emprisonnement. Et à regarder de près son parcours : Maire, ministre, Premier ministre puis député, il est un homme au parcours hors du commun. « Homme de paix et de dialogue, il est résolument engagé pour l’unité nationale », pour reprendre l’expression de l’ancienne Première ministre du Sénégal, Aminata Touré, Moussa Mara va engranger les bénéfices politiques de son incarcération au moment opportun, si Dieu lui prête la chance de traverser cette épreuve « sain et sauf ».
Chiaka Doumbia
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