AN I de Modibo Keita à la primature : Une méthode particulière de conduite de l’action gouvernementale

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8 janvier 2015, 14 janvier 2015, cela fait un an et quelques jours que le Président de la République a décidé de faire confiance à Modibo Keïta pour la formation d’un gouvernement et la conduite de l’action gouvernementale. Nomination qui a fait l’unanimité au sein de l’opinion nationale et internationale, car la valeur intrinsèque de l’homme ne souffre d’aucun défaut.

Modibo Keïta, conscient de l’immensité de la tâche et des défis énormes qui l’attendaient, a pris le taureau par les cornes. Après la formation de son équipe, il a dégagé ses actions prioritaires à savoir: assurer la protection des personnes et de leurs biens dans un environnement apaisé; améliorer les conditions de vie et d’existence des populations et enfin, promouvoir la justice et l’équité.

La touche particulière du PM dans l’Accord

Au premier plan de son action, la sécurité des personnes et la protection de leurs biens dans un environnement apaisé. Modibo Kéita qui, avant sa nomination, a travaillé d’arrache-pied dans le processus ayant abouti au paraphe de l’Accord de paix intervenu à la suite des pourparlers inter-maliens d’Alger. Processus qui s’est achevé avec la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale le 15 mai, et parachevée le 20 juin 2015. Toute l’action gouvernementale a trouvé son sens à partir de là.  Pour le suivi, Il s’est investi personnellement dans l’application de cet Accord en vue de l’instauration d’une paix durable et définitive au Mali.

La situation dans le Nord, une priorité

Ne pouvant pas passer sous silence la situation dans le Nord du pays, le PM Modibo Keïta a insisté sur la restauration de la paix au Mali. Pour lui, la paix dans le septentrion est une condition essentielle au développement et à la sécurité. Pour ce faire, la lutte contre la criminalité transnationale est un facteur clé. C’est ainsi que sous son impulsion, le gouvernement a travaillé inlassablement à l’avènement d’une véritable convention sous-régionale  sur la question. Les fruits sont déjà là, avec les patrouilles mixtes à la frontière Mali-Mauritanie, Mali-Algérie, Mali-Niger.

La nécessité de mettre l’Accord en oeuvre

Le Premier ministre Modibo Kéita n’a jamais arrêté de rappeler l’urgente nécessité de mettre en œuvre des actions prévues dans les domaines les plus préoccupants comme la réouverture des écoles, la reconstruction et la réhabilitation des structures sociosanitaires, le redéploiement de l’administration, le retour et la réinsertion des réfugiés, la mise à disposition de stocks céréaliers et d’aliments bétail pour mettre fin à l’insécurité alimentaire, la sécurité et l‘amélioration des conditions de vie des communautés du Nord afin de rassurer les populations sur la mise en œuvre concrète de l’Accord.

La mobilisation des PTF pour la reconstruction du Nord

A cet effet, avec sa touche particulière qu’il est seul à avoir le secret, le chef du gouvernement est parvenu à réunir les membres de la Mission conjointe d’évaluation des régions du Nord. Les membres de cette structure à savoir la    Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID) et la Banque mondiale (BM), qui ont pour mission, comme l’indique sa dénomination, de faire l’état des lieux dans les régions du nord, fortement touchées par la grave crise que traverse notre pays et surtout d’enclencher les mesures urgentes, susceptibles d’atténuer rapidement les souffrances des populations. Ce pôle de partenaires a tenu à partager avec le Premier ministre la méthodologie et les préoccupations de la mission dès le lendemain de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

La reforme de l’armée et du secteur de la sécurité

Une autre préoccupation tient le vieux sage à cœur, c’est sur le plan de la défense et de la sécurité du pays. A ce titre, il s’attèle à traduire en actes les dispositions de la loi d’orientation militaire, très chère au chef de l’Etat. Cette loi, aux yeux du Premier ministre, est d’une impérieuse nécessité. Le réarmement moral et l’équipement conséquent des forces armées et de sécurité pour le rétablissement et la sauvegarde de la paix sont des données incontournables et impératives.

L’amélioration de la situation macroéconomique

Sur le plan de l’amélioration des conditions de vie des populations, la stratégie de croissance mise en exergue par le PM a consisté en la diversification de l’économie, en recentrant le Programme d’actions du gouvernement sur les priorités comme: l’amélioration du cadre macroéconomique, le relèvement du pouvoir d’achat des populations, la modernisation de l’agriculture et la protection de l’environnement, le développement social, la politique de décentralisation et      de        la libre administration des collectivités, l’emploi des femmes et des jeunes, la protection sociale, le développement des infrastructures de transport, le développement du secteur privé et du partenariat public-privé.

La lutte contre la corruption comme cheval de bataille

La lutte contre la corruption est le cheval de bataille du Premier ministre, c’est d’ailleurs le fondement de sa Déclaration de politique générale. Il y préconise  l’opérationnalisation        des centres d’écoute mobiles, des bureaux de suivi des dossiers de lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière et du Bureau des requêtes demeure le projet de société et la vision déclinée par le Président de la République, en ce qui concerne le développement économique, social et culturel de notre pays, ainsi que le Programme d’actions du Gouvernement 2013-2018.

S’agissant de la promotion de la justice et de l’équité, l’amélioration de la qualité du service public de la justice retiendra son attention pour assurer une meilleure protection des droits et des libertés des citoyens, assurer la sécurité juridique des investissements et rapprocher davantage la justice du citoyen.

La reforme du secteur de la justice

Dans le domaine de la réforme de la justice, de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée, l’action du gouvernement a porté sur: l’adoption du document de Politique de la réforme et de son Plan d’actions, l’adoption d’une loi portant statut des fonctionnaires du cadre de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée.

L’emploi des jeunes au delà des attentes

L’emploi des jeunes, l’une des préoccupations du chef du gouvernement qui, depuis sa nomination, n’a ménagé aucun effort pour traduire en acte la promesse de 200 000 emplois du chef de l’Etat à l’horizon 2018. A ce niveau, les résultats engrenés jour après jour  présagent une atteinte et même un dépassement de cet objectif.

15% du budget pour booster l’agriculture

Pour le Premier ministre Keïta, la modernisation de l’agriculture restera la matrice de l’économie locale. L’atteinte de l’autosuffisance alimentaire passe par là. Le président IBK a à cet effet consacré plus de 15% du budget national. L’action de Modibo Keïta portera sur la modernisation de l’agriculture, déjà amorcée, et la diversification des cultures.

Homme d’ouverture et de consensus, le Président Ibrahim Boubacar Keïta n’a jamais manqué l’occasion de lui réaffirmer son soutien indéfectible dans la concrétisation de son projet de société pour l’honneur et le bonheur des Maliens.

Harber MAIGA

 

GOUVERNEMENT MODIBO III

Vers une ouverture aux mouvements armés

Sans nul doute, la realpolitik à l’heure actuelle commande la formation d’une nouvelle équipe de gladiateurs pour  baliser complètement le terrain pour la mise en œuvre diligente de l’Accord pour la paix  et la réconciliation nationale.

Le remaniement ministériel  tant attendu  n’est qu’une question de jours. Car, tous les ingrédients sont réunis pour la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale. Pendant ce laps de temps, les chefs  des départements ministériels retiennent leur souffle. Selon des indiscrétions, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas  fait mystère de ses intentions de remanier le gouvernement lors du dernier Conseil des ministres. Il  a exprimé toute sa déception au sujet de certains ministres  qui ont coopté d’autres agendas différents de celui pour lequel ils ont été choisis. A en croire nos sources, il  a donné des instructions au Premier ministre  de former   un nouvel attelage. Il nous revient de sources bien introduites que des consultations en vue d’une nouvelle équipe gouvernementale  ont été déjà engagées. Et d’autres confirment que tout est fin prêt pour un nouveau départ. Les dés sont maintenant jetés. Il n’est un secret pour personne que l’actuel  gouvernement dirigé de main de maître par le technocrate Modibo Keïta  ne répond plus à la réalité du moment. Car, après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, la donne politique a complètement changé au Mali. Pour cause, des parties signataires dudit accord constituent aujourd’hui, à n’en pas douter, des acteurs clés sur lesquels il faudra compter afin de  jeter les jalons du renouveau du Mali. Si le réaménagement ministériel du 24 septembre dernier n’a pas reflété la configuration  attendue par les acteurs, celui en gestation sera  à la mesure des enjeux du moment. Nul besoin de rappeler que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation  nationale incombe en premier lieu aux parties signataires. Ainsi, pour une application cohérente et efficace des dispositions de l’Accord, un cadre approprié s’impose pour donner un coup d’accélérateur au processus de paix. Sinon rien de consistant ne pourrait se réaliser sans l’implication de toutes les parties prenantes. La fissure actuelle au niveau du comité de suivi de l’Accord l’illustre parfaitement. Après  la signature de l’accord, c’est  la guerre de positionnement  au sein des groupes armés qui a pris le  dessus. Chaque mouvement  se bat pour se faire une place au soleil dans un éventuel gouvernement.  A telle enseigne que tout se passe comme si un accord n’avait pas été signé. Ainsi, le processus de sortie de crise est pris en otage.

Une équipe de gladiateurs à constituer

Pour relancer de plus bel  le processus de mise en œuvre de l’Accord, un gouvernement de large ouverture s’avère une nécessité. La formation  d’un nouveau gouvernement qui ne saurait tarder devra avoir en son sein toutes les parties prenantes de la crise malienne. Tout laisse à croire que  sans une large ouverture du gouvernement aux mouvements armés signataires, le processus de réunification du Mali aura toujours du plomb dans l’aile. Cependant, un gouvernement de large ouverture s’impose  afin d’aplanir les dissensions qui freinent l’avancée du processus de mise en œuvre de l’Accord de  paix. Les mouvements armés signataires de l’Accord ne cachent plus leurs intentions d’avoir des représentants au sein du gouvernement depuis belles lurettes. Comme cela a été  le cas de Sidy Brahim Ould Sidati, un responsable de la CMA,  aux premières heures qui ont suivi  la signature de l’Accord, qui avait mis la barre très haute. «Nous voulons des portefeuilles clés», a-t-il laissé entendre. Donc, la nouvelle équipe en gestation devra tenir compte inéluctablement  de la configuration actuelle  née de la signature de l’Accord. Sans nul doute, la realpolitik à l’heure actuelle commande la formation d’une nouvelle équipe de gladiateurs pour  baliser complètement le terrain pour la mise en œuvre diligente de l’Accord pour la paix. Car, les forces rétrogrades sont en train de prendre le terrain au moment où ceux qui se sont engagés à travers la signature d’un accord dispersent leurs énergies dans les guéguerres de positionnement. Dès lors, il apparait nécessaire d’unir leurs efforts pour bouter hors de nos murs les terroristes qui poignardent dans le dos  les artisans de la paix. Ainsi, Modibo Keïta qui, après avoir été reconduit d’office par le Président de la République,  devra trier au volet une nouvelle équipe pour imprimer un nouveau dynamisme dans le fonctionnement des affaires publiques.

Boubacar SIDIBE

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