Désinformation : Un frein majeur à la planification familiale moderne au Mali

 L’objectif était de démystifier les contraceptifs, briser les tabous et outiller les participants pour devenir des relais d’information fiable dans leurs communautés.

Le débat a mis en lumière l’ampleur des idées reçues qui freinent l’adoption des méthodes modernes : les contraceptifs rendraient stérile,  ils encourageraient la débauche chez les jeunes, ils seraient des outils occidentaux de contrôle démographique.

Ces croyances, souvent véhiculées par des proches, des leaders religieux ou les réseaux sociaux, s’appuient sur des peurs culturelles et un manque d’accès à des sources fiables. Les participants ont appris à identifier ces formes courantes de désinformation et à en retracer les origines sociales, religieuses ou numériques.

Le débat, animé par Edouard Keita, président du comité exécutif national de l’AMPPF, et Sané N’Diaye, coordinatrice de la communication de la santé de la reproduction à l’ONASR, a permis d’éclairer les lanternes. Leur complémentarité entre expertise institutionnelle et engagement communautaire a favorisé un dialogue inclusif, participatif et profondément ancré dans les réalités maliennes.

Les participants ont été sensibilisés aux avantages réels des méthodes modernes : espacement des naissances, réduction des grossesses précoces, amélioration de la santé maternelle. Les effets secondaires ont été abordés sans détour, avec des explications claires et scientifiquement fondées.

"Il ne s’agit pas de nier les effets secondaires, mais de les comprendre et de les gérer avec un accompagnement médical", a souligné une participante.

 À l’issue de deux heures d’échanges, les participantes ont exprimé leur volonté de devenir des actrices du changement. Elles repartent avec des outils pour déconstruire les fausses croyances, promouvoir une information claire et accessible et encourager une adoption volontaire et éclairée des méthodes modernes.

Ousmane Mahamane