De plus en plus des voix s'élèvent et s'interrogent sur le commandement des troupes militaires légales au Nord du pays. Précisément, beaucoup de Maliens s'interrogent sur la sincérité des officiers touaregs à la tête des troupes légales, Gamou et Mehdi en l'occurrence.
Le doute plane en particulier sur la sincérité du colonel Gamou. Dont on ne cessait de chanter la bravoure il n'y a pas encore longtemps. Mais qui serait loin du héros qu'on s'imaginerait. De source bien informée, le colonel Gamou combattrait rarement : "Quand tu es dans sa troupe, tu es sûr de ne pas combattre", nous a-t-on dit. Et pour cause ! Lui et les rebelles ne se rencontrent presque jamais. Comme s'il avait la "magie" de les éviter. Il prendrait toujours des voies détournées qui ne croiseraient jamais celle des rebelles. Simple fait du hasard ou stratégie préméditée ? Lui seul le sait. Mais toujours est-il que certains de ses camarades ont de moins en moins confiance en lui et se demandent s'il ne jouerait pas double jeu.
Et le hic, s'indigne-t-on, est que c'est sa troupe qui serait la plus équipée de toutes, en raison d'une certaine confiance "aveugle" que l'ancien président ATT plaçait en lui. Les mêmes sources indiquent que la rumeur disant que c'est Gamou qui avait vaincu le défunt Bahanga ne serait qu'un mirage. Ce serait plutôt Mehdi qui aurait été décisif dans la déroute de Bahanga.
Vrai ou faux ? On ne saurait le dire. Mais toujours est-il qu'il est temps que les autorités compétentes mettent de l'ordre dans le commandement militaire. Certes le problème d'équipement de l'armée ne fait plus de doute pour l'opinion nationale, mais qu'un groupe de rebelles mette en difficulté frontalement toute une armée, cela suscite des interrogations légitimes. Puisque le pouvoir a changé de main, il faut espérer que le Capitaine SANOGO et ses hommes ne se contenteront pas de rester à bord du bateau accosté à Kati. Qu'ils choisiront de faire de la question du nord, le point d'honneur de leur prise du pouvoir.
I.Vitalki