Nord du Mali: Ban sous influence algérienne ?

3 Déc 2012 - 14:12
4 Déc 2012 - 07:29
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Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, est-il au courant des réalités au nord du Mali ? Sur quelle base a-t-il rédigé son rapport adressé au Conseil de sécurité ? A-t-il écouté toutes les communautés du nord du Mali ? Est-il au courant de tous les efforts déployés par l’Etat malien en vue de résoudre définitivement toutes ces crises cycliques qui ont secoué depuis 1990 le nord du Mali ? Autant de questions qu’on est en droit  de se poser après le rapport qu’il vient d’adresser au conseil de sécurité de l’Onu ; et qui suscite un tollé au sein de l’opinion et de la classe politique malienne. [caption id="attachment_109368" align="alignleft" width="315"] Said Djinnit[/caption] Cette prise de position de Ban Ki-Moon est-elle surprenante ? La réponse est non. Pour tous ceux qui suivent de près la situation sécuritaire au nord du Mali et dans la région sahélienne. Or, le secrétaire général de l’Onu, ne semble avoir aucune connaissance des réalités africaines, notamment de celles de la sous région sahélienne. La réalité est ceci : loin des réalités du terrain, Ban Ki-Moon, de toute évidence, s’est laissé influencer par son représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, l’algérien Saïd Djinnit. Un homme qui incarne une certaine politique étrangère algérienne en Afrique de l’Ouest ou encore dans le Sahel. Les faits sont là Déjà le 13 novembre dernier, Djinnit était à Ouagadougou pour rencontrer à la fois le Président Blaise Compaoré et les responsables d’Ansar Dine et du MNLA, deux mouvements soutenus par l’Algérie et qui tente de les sauver. A l’époque, une dépêche de l’AFP précisait : « Le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, a rencontré à Ouagadougou des représentants d’Ansar Dine, l’un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali ». Il s’agit de la première rencontre officielle entre un responsable onusien et Ansar Dine, mouvement qui applique de façon stricte la charia (loi islamique) dans le nord du Mali (amputations, lapidations, coups de fouet) de même que les Jihadistes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) qui dominent aussi la région. M. Djinnit, qui s’était plutôt entretenue avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne pour l’Afrique de l’Ouest, a retrouvé ces responsables d’Ansar Dine dans un domicile privé…. Après ces rencontres avec le Président Compaoré et des responsables Touaregs, l’algérien Saïd Djinnit a indiqué à la presse que « le dialogue est l’option préférée pour résoudre la crise au Mali, mais doit avoir des résultats assez vite ». Dès lors, le diplomate était entré dans une logique dictée par le pouvoir algérien… Ban Ki-Moon se trahit Alors, bas les masques ! Le diplomate qui est censé représenter les Nations Unies en Afrique de l’Ouest, défendait, la position de son pays dans la crise malienne. Aujourd’hui, les choses se précisent. Ban Ki-Moon se laisse manipulé par son représentant en Afrique de l’Ouest  qui de son côté ne fait que défendre la position de son pays, l’Algérie…Le pouvoir algérien dont on connaît les capacités de nuisance est en train de réussir son coup : empêcher une intervention militaire au nord du Mali. Le secrétaire général de l’ONU se trahi, lorsqu’il indique dans son rapport au conseil de sécurité que  son représentant spécial en Afrique de l’Ouest déploie actuellement « des efforts destinés à jeter les bases de négociations tendant à gérer les préoccupations légitimes des touaregs et d’autres communautés du nord Mali » Le jeu est suffisamment claire. Les réactions n’ont pas tardé à Bamako et sur le continent après la publication de ce rapport très controversé du secrétaire général de l’ONU. Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie etla République(Fdr), dans une déclaration, estime que le rapport du secrétaire général de l’Onu est déséquilibré, partiel, partial ambiguë et contient des allégations non fondées… ». Pour sa part, le Président en exercice de l’UA, Boni Yayi, a adressé une correspondance au Secrétaire général de l’Onu pour insister sur la nécessité d’une intervention militaire au nord du Mali. «Tout recul devant la nécessité d’envoyer en urgence la force internationale pour combattre le terrorisme au nord du Mali sera interprété comme l’expression d’une faiblesse et donc une prime aux voies de fait et au terrorisme », a indiqué le Président Boni.   C H Sylla  

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