Face aux mères de soldats russes, Poutine assure partager leur "douleur"
Ce 25 novembre à Novo-Ogariovo, le président Vladimir Poutine rencontre des mères de militaires russe qui participent à l'opération militaire en Ukraine.
- "Vladimir, réponds-nous!" -
Avant la réunion de vendredi, des proches de militaires avaient confié à l'AFP ressentir un manque d'écoute de la part des autorités russes. Olga Tsoukanova, mère d'un jeune homme qui fait son service militaire, fustigeait ainsi à l'avance une rencontre avec "des mères sorties de sa manche, qui vont poser les questions adéquates et le remercier, comme à chaque fois". "Vladimir Vladimirovitch, réponds à nos questions!", lance cette femme qui veut s'assurer que son fils de 20 ans ne sera pas envoyé illégalement au front. Elle est venue spécialement à Moscou depuis la ville de Samara, à 900 km à l'est, dans l'espoir d'être reçue au Kremlin. En vain. "J'imagine qu'ils ont peur qu'on pose des questions embarrassantes. Mais il faut régler le problème!" Le président russe sait combien le sujet des proches de soldats est sensible. En août 2000, lors du naufrage du sous-marin russe Koursk qui a causé la mort de ses 118 membres d'équipage, il avait été vivement critiqué, accusé d'avoir tardé à réagir. Et lors des deux guerres de Tchétchénie, un mouvement de mères de soldats avait aussi embarrassé le pouvoir. Cette fois, face à un climat de répression accru, les protestations de femmes et de mères de soldats ne remettent pas frontalement en cause l'offensive en Ukraine, mais certaines dénoncent les conditions dans lesquelles leurs proches y sont envoyés. Et leur statut de mères et d'épouses d'hommes mobilisés, partis servir la patrie, leur donne une légitimité et une forme de protection face aux persécutions.- Demander des comptes -
Dans la société russe, "il y a le sentiment inconscient que les femmes ont le droit" de demander des comptes au pouvoir, note Alexeï Levinson, sociologue au centre indépendant Levada. Pour l'heure, le mouvement est disparate, peu coordonné. Les appels de proches en détresse sont diffusés sur les réseaux sociaux, où des collectifs informels s'agglomèrent autour de figures de proue.Quelle est votre réaction ?
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